Anti- Records, bordel, Anti- Records ! Ce label a la capacité de signer des véritables extraterrestres musicaux. Peut-être parce qu’il laisse une complète liberté à ses musiciens. C’est le cas de Son Little. Le blues dans les accords, la soul dans la voix et l’âme qui erre dans les paroles, sans pathos aucun.
Brutal juste comme il faut, doux à chaque mot et continuellement dans le raw. Les mots sont lâchés comme le désir qu’éveille l’univers musical de Son Little. L’album « New Magic » approche dangereusement de l’excellence ! Des émotions toujours sans filtres qui se glissent dans la guitare à chaque grattage sur les cordes. Quelque part entre un Michael Kiwanuka qui aurait trop écouté Robert Johnson et un Gary Clark Jr. qui serait redescendu de son outerspace en écoutant Terry Callier.
J’avoue que j’ai reçu une belle grosse baffe musicale avec Son Little ! L’exprimer autrement serait mentir. J’écoute, je réécoute, j’écoute encore, je rérérécoute et j’ai envie de dire « merci monsieur » ! L’envie de crier aussi « Hell yeah ! » Et ce, n’importe où, vraiment, tant qu’il y a moyen d’entendre à plein tube la musique de l’Américain. L’envie de le voir là, maintenant, tout de suite en live pour constater toutes les skills du monsieur. L’envie d’écouter en boucle l’album jusqu’à satiété et recommencer quand j’en aurai besoin.
C’est que ‘Mad About You’ donne juste envie de faire l’amour dans la soirée. ‘The Middle’ réveille ce désir obscur de passer une nuit entière à écouter du blues dans un club, à n’en plus finir et rappelle surtout que Aaron Livingstone – de son vrai nom – n’est pas fils d’un pasteur saxophoniste pour rien. Le gospel n’est pas loin, l’amour du prochain au centre du propos. ‘Bread & Butter’ ressemble un peu trop à Amy Winehouse en accéléré, mais le morceau fait le boulot. ‘Asap’ sort tous les bluesmens de la tombe et les invite à honorer le diable. Enfin, ‘Letter Bound’ est teinté de fragilité.
Son Little, c’est comme un feu qu’on allume pour se mettre bien et qui explose soudain en de multiples étincelles dans la nuit. Des flammèches guitaristiques dont la lumière et le crépitement traversent n’importe quel sous-bois obscur et chauffent directement le coeur.
Auteur:

De Brel à Fink en passant par Louis Armstrong et Sigur Ros, voilà ceux qui me marquent et touchent. La musique doit être un voyage, un envol et un rêve. Réveiller l’âme. Veiller l’être. Dévoiler le cœur.